On n’allait pas rater ça, nous les Cerises, les grosses vagues contre le parapet à marée montante ou les rochers à perte de vue autour de la digue à la descendante, la pêche aux crabes ou aux oursins. On se voyait déjà avec le parasol, le vin blanc frais et le couteau aiguisé, habillées de gros pulls, les cheveux au vent, ça en jette ! Surexcitées par la pression médiatique, on était paré pour admirer l’événement du siècle.
Quelle déception au réveil, il bruine ! Direction la mer, première vue, des queues de voitures qui klaxonnent et qui se battent pour une place de parking, on est direct dans l’ambiance ! Et une multitude de bottes multicolores, des impers rouges, verts, noirs, des vieux, des jeunes, des chiens, après quelques coups de parapluies, on voit enfin la mer … basse ! Tout ça pour ça !
En arrivant au pied des falaises en piles d’assiettes, on aperçoit tout au loin la terre et le ciel qui se rejoignent comme enlacés par la pluie, les quelques silhouettes qui s’avancent au ras des vagues paraissent être en apesanteur et marcher sur l’eau. Désespérées de ne pouvoir le faire, on part explorer les rochers à notre portée et après quelques coins infructueux, on finit par apercevoir quelques piquants que l’on saisit délicatement. On les porte fièrement à notre expert « ès -oursins » mais, catastrophe, on a ramassé des noirs c’est-à-dire des mâles imbouffables ! Après avoir remis à l’eau délicatement ces petites bestioles pour qu’elles retrouvent leur habitat naturel et leur nid douillet, on repart en chasse de femelles couleur violette, verte ou marron qui, elles, c’est bien connu sont excellentes à se mettre sous la dent !
Bien obligées de rentrer au bercail, pas question de pique-niquer sous une marée de flashes ! De retour vers la terre ferme nous croisons de nombreux curieux qui veulent savoir ce que nous avons dans notre seau ? Eh bien, messieurs dames nous avons ramassé une espèce bien particulière : des homards à tête piquante ! On a parsemé notre chemin de quelques personnes crédules !
Cerises jusqu’au bout des ongles, nous avons laissé à nos compagnons la tâche insurmontable d’ouvrir les bestioles aux ciseaux, pour déguster les langues de corail tous ensemble avec du pain et du beurre et surtout un bon Irouléguy bien frais. On ne retiendra de cette marée historique que ce délicieux goût iodé !
Cerise sur le béret : Une bonne cure d’oursins peut euphoriser toute une équipe de rugby !
1 Comment
belle pêche !! dommage d’avoir été absent j’aurais bien gouté les homard a piquant !!!